Stylo Faon aux Oiseaux du Mas d'Azil

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Référence: 0010050010
En 1950, l’archéologue Romain Robert reprend l’exploration de la grotte de Bédeilhac, en Ariège, avec l’espoir de découvrir de nouvelles salles. Voulant pénétrer dans un boyau exigu, il entreprend d’aménager le passage surbaissé en creusant le comblement argileux avec un crochet, et se faisant, ramène vers lui...

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En 1950, l’archéologue Romain Robert reprend l’exploration de la grotte de Bédeilhac, en Ariège, avec l’espoir de découvrir de nouvelles salles. Voulant pénétrer dans un boyau exigu, il entreprend d’aménager le passage surbaissé en creusant le comblement argileux avec un crochet, et se faisant, ramène vers lui par inadvertance un objet, plus précisément la tête de propulseur dite «au Faon et à l’Oiseau». L’utilisation du crochet a cependant quelques conséquences moins heureuses, puisque la tête de propulseur est fracturée. En revanche, la cassure de la tige du propulseur est ancienne, et le reste n’a pas été retrouvé.

Façonné dans un bois de renne de petites dimensions, le «faon» est représenté la tête tournée vers l’arrière, les pattes repliées, les sabots plaqués contre le ventre, la queue tendue. Sous cette dernière, une masse allongée rattache la croupe de l’animal au crochet
du propulseur. Les détails gravés, nombreux et naturalistes, sont présents sur
les deux faces de la tête: oreilles, museau, narines, bouche et plis du cou. Les lignes
incisées sur les pattes, le ventre et le dos marquent peut-être les différentes couleurs
du pelage. Les yeux sont comblés avec des petites billes, l’une en ambre et l’autre
en lignite, technique exceptionnellement conservée sur des objets d’art paléolithiques.
Les petites cupules situées au niveau des sabots étaient peut-être incrustées elles
aussi. Enfin, des vestiges de colorant rouge sont visibles au fond des traits gravés,
peut-être des restes de peinture ou de matière utilisée pour polir la surface de
l’objet.

Dans un premier temps, l’animal représenté a été considéré comme un faon, un cabri ou un chevreau. Une autre interprétation semble
plus probable: une jeune femelle en train d’accoucher et de regarder en arrière pour
surveiller l’opération. L’hypothèse
d’un mythe, beaucoup plus complexe, où une biche mettrait au monde un oiseau, est
également envisageable… Ce décor se retrouve sur d’autres propulseurs, provenant
des Pyrénées (Mas d’Azil, Arudy, Isturitz, etc.) et datant du Magdalénien moyen.